25/07/2020
Les souvenirs qui vous font sourire!
« J’aimais et j’aime »
J’ai plusieurs passions qui m’animent au plus haut point depuis toujours et dont je ne peux me défaire: L’enseignement, la peinture, l’écriture
Voici un petit souvenir parmi d’autres qui constitue les pépites, joyaux de l’enseignement
Toute fraîche émoulue de ma sphère universitaire, planant à quinze mille dans mes pensées-réflexions d’étudiante germaniste, je reçois un avis de nomination du rectorat pour enseigner le français à une classe de 6ème au collège.
Prévenue par téléphone, la veille pour le lendemain, j’arrive toute guillerette avec un cartable vide, et pour cause, je n’ai ni connaissance du programme, ni notion de ce que l’on apprend en 6éme.
C’est déjà tellement loin tout ça, comment pourrai-je m’en souvenir moi qui n’en ai déjà aucun de mon enfance !
Oui, il paraît que je suis tombée dans les escaliers à l’âge de cinq ans et qu’un petit détour par l’hôpital fut nécessaire, j’ai dû y laisser quelques neurones souvenirs lors de mon passage!
À peine arrivée, je reçois mon emploi-du-temps, une pile de bouquins, les clés et la sonnerie retentit « dring, dring ».
Je regarde l’emploi-du-temps et vois que j’ai deux heures de suite avec eux.
Oh, oh, me dis-je, deux heures !
Mon cerveau commence à tourner à deux cent à l’heure : réfléchir vite et bien pour trouver un contenu et une contenance…
Une heure pour les présentations, énoncer les méthodes de travail et les attendus, la notation… ben… je n’en sais rien à vrai dire, je n’ai pas eu le temps d’y réfléchir et c’est la première fois que j’enseigne le français à des 6éme. Bon pas grave, on va improviser mais pour la deuxième heure, c’est déjà plus critique !
Un espace-temps extrêmement court puisque déjà mes futurs élèves me posent plein de questions avant même que nous soyons entrés dans la classe ; les petits grands curieux étaient déjà à l’ouvrage et moi, je jubilais d’émotions et me prêtais volontiers à ce jeu des questions réponses et encore et encore!
La première heure se passe formidablement bien même si certaines questions me surprennent.
Il faut prendre quel cahier Madame, le petit ou le grand ?
Il faut souligner de quelle couleur ?
Il faut faire une marge de combien de carreaux ?
J’écris en bleu ou en noir ?
Juste 5 minutes de battement entre les deux heures de cours pour consulter les livres et aviser…. Je feuillette vite fait le bouquin des textes pour trouver un support qui me semble accessible, surtout pour moi faut avouer, et le cours commence et s’improvise.
C’est ainsi que cette fameuse année démarra : sur les chapeaux de roues !
Une fois rentrée chez moi, je me suis mise à éplucher le programme, à élaborer et préparer des supports de cours, des fiches, des dictées.
Oh la première dictée !! Les élèves tout comme moi doivent encore s’en souvenir : la France, une dictée d’une page…..!!!
Ils ont eu mal à la main à force d’écrire et j’ai tout de suite eu droit à un conseil de parents d’élèves…
ça changeait des petites dictées de trois lignes parlant de lapins !!
Je suis donc très vite descendue de ma planète pour ajuster et adapter mes cours : c’est l’apprentissage sur le tas et par l’expérience !!
Toujours est-il qu’avec cette classe, cette année-là, nous avons fait et vécu des moments de créations et de réflexions magnifiques.
Ces textes poétiques réalisés en classe et tapés à la machine chez eux vous donnent un aperçu du résultat.
Que du bonheur !!!
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